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CITATIONS ¤¤¤ •••• AU TRAVAIL •••• |
• Il n'est pas d'individu plus fatalement malavisé
que celui qui consume la plus grande partie de sa vie à la gagner.
Henry D. THOREAU
: La vie sans principes.
• Le propre du travail, c’est d’être
forcé.
ALAIN
• L’esclavage humain a atteint son point culminant
à notre époque sous forme de travail librement
salarié.
George BERNARD SHAW
• La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse
rend fou.
Charles DE GAULLE
• Dès qu'il n'existe pas de contrainte physique ou
autre, le travail est fui comme la peste.
Karl MARX
: Manuscrit de 1844
• L'Homme est un être de désir. Le travail ne
peut qu'assouvir des besoins. Rares sont les
privilégiés qui réussissent à
satisfaire les seconds en répondant au premier.
Ceux-là ne travaillent jamais.
Henri LABORIT
: Éloge de la fuite.
• Que reste-t-il d’étincelle humaine,
c’est-à-dire de créativité possible,
chez un être tiré du sommeil à six heures
chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi
par les fracas des machines, lessivé, tué par les
cadences, les gestes privés de sens, le contrôle
statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de
gare, cathédrales de départ pour l’enfer des
semaines et l’infime paradis des week-ends, où la
foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ?
(…) De la force vive déchiquetée brutalement
à la déchirure béante de la vieillesse, la vie
craque de partout sous les coups du travail forcé.
Raul VANEIGEM
: Traité du savoir-vivre à
l’usage des jeunes générations.
• L’amour du travail bien fait et le goût de la
promotion dans le travail sont aujourd’hui la marque
indélébile de la veulerie et de la soumission la plus
stupide.
Raul VANEIGEM
: Ibid
• L’organisation du travail et l’organisation des
loisirs referment les ciseaux castrateurs chargés
d’améliorer la race des chiens soumis.
Raul VANEIGEM
: Ibid.
• Se rendre à un travail, c’est se constituer
prisonnier.
Anonyme
• Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que
ça passe.
Proverbe corse
• Le travail est l’opium du peuple… Je ne veux
pas mourir drogué.
Boris VIAN
• On dit qu’il y a trois millions de personnes qui
veulent du travail. C’est pas vrai, de l’argent leur
suffirait.
COLUCHE
• En napolitain, le mot travailler n’existe pas. On dit
fatigare.
Roberto ROSSELLINI
• Arbeit macht frei
(Le travail rend libre)
Inscription à l’
entrée des camps nazis
• Travail, famille, patrie
Devise du régime de Vichy
• La "société du travail" a deux slogans ;
travailleurs, craignez le chômage et fermez vos gueules !
Chômeurs, humiliez-vous pour mendier un emploi que vous
n'aurez pas.
Anonyme.
• J'avais pris l'habitude de regarder autour de moi,
d'observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le
métro, au petit restaurant où je prenais mes repas de
midi. Qu'avais-je vu ? des gueules tristes, des regards
fatigués, des individus usés par un travail mal
payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne
pouvant s'offrir que le strict minimum. (…) Des êtres
connaissant leur avenir puisque n'en ayant pas. Des robots
exploités et fichés, respectueux des lois plus par
peur que par honnêteté morale. Des soumis, des
vaincus, des esclaves du réveille-matin. J'en faisais partie
par obligation, mais je me sentais étranger à ces
gens-là. Je n'acceptais pas que ma vie soit
réglée d'avance ou décidée par
d'autres.
Jacques MESRINE
• Nous n'avons plus de travail à perdre.
Qu'attendons-nous ?
Un chômeur
• Quand le travailleur s'endort il est bercé par
l'insomnie et quand son réveil le réveille il trouve
chaque jour devant son lit la sale gueule du travail qui ricane qui
se fout de lui
Jacques PREVERT
: Le paysage changeur , Paroles.
• Le travail est probablement ce qu'il y a sur cette terre de
plus bas et de plus ignoble. Il n'est pas possible de regarder un
travailleur sans maudire ce qui a fait que cet homme travaille,
alors qu'il pourrait nager, dormir dans l'herbe ou simplement lire
ou faire l'amour avec sa femme.
Boris VIAN
• Le travail est un meurtre en série, un
génocide. Le travail tuera, indirectement ou directement, tous
ceux qui lisent ces lignes. Dans ce pays, le travail fait chaque
année entre 14 000 et 25 000 morts, plus de deux millions
d'handicapés, 20 à 25 millions de blessés.
C'est bien ce qui s'appelle un meurtre !
Bob BLACK
: Travailler, moi ? Jamais !
• Dans la glorification du "travail", dans les infatigables
discours sur la "bénédiction du travail", je vois la
même arrière-pensée que dans les louanges des
actes impersonnels et conformes à l'intérêt
général : la crainte de tout ce qui est individuel.
On se rend maintenant très bien compte, à l'aspect du
travail — c'est-à-dire de ce dur labeur du matin au
soir — que c'est là la meilleure police, qu'elle tient
chacun en bride et qu'elle s'entend vigoureusement à
entraver le développement de la raison, des désirs,
du goût de l'indépendance. Car le travail use la force
nerveuse dans des proportions extraordinaires, et la soustrait
à la réflexion, à la méditation, aux
rêves, aux soucis, à l'amour et à la haine, il
place toujours devant les yeux un but minime et accorde des
satisfactions faciles et régulières. Ainsi une
société, où l'on travaille sans cesse
durement, jouira d'une plus grande sécurité : et
c'est la sécurité que l'on adore maintenant comme
divinité suprême.
Friedrich NIETZSCHE
: Aurore
• Les pauvres croient [...] que le travail ennoblit,
libère. La noblesse d'un mineur au fond de son puits, d'un
mitron dans la boulangerie ou d'un terrassier dans une
tranchée, les frappe d'admiration, les séduit. On
leur a tant répété que l'outil est
sacré qu'on a fini par les en convaincre. Le plus beau geste
de l'homme est celui qui soulève un fardeau, agite un
instrument, pensent-ils. "Moi, je travaille", déclarent-ils,
avec une fierté douloureuse et lamentable. La qualité
de bête de somme semble, à leurs yeux, rapprocher de
l'idéal humain. Il ne faudrait pas aller leur dire que le
travail n'ennoblit pas et ne libère point ; que l'être
qui s'étiquette Travailleur restreint, par ce fait
même, ses facultés et ses aspirations d'homme ; que,
pour punir les voleurs et autres malfaiteurs et les forcer à
rentrer en eux-mêmes, on les condamne au travail, on fait
d'eux des ouvriers. Ils refuseraient de vous croire. Il y a,
surtout, une conviction qui leur est chère, c'est que le
travail, tel qu'il existe, est absolument nécessaire. On
n'imagine pas une pareille sottise. La plus grande partie du labeur
actuel est complètement inutile. Par suite de l'absence
totale de solidarité dans les relations humaines, par suite
de l'application générale de la doctrine
imbécile qui prétend que la concurrence est
féconde, les nouveaux moyens d'action que des
découvertes quotidiennes placent au service de
l'humanité sont dédaignés, oubliés. La
concurrence est stérile, restreint l'esprit d'initiative au
lieu de le développer.
Georges DARIEN
: La Belle France
• Les hommes travaillent généralement trop pour
pouvoir encore rester eux-mêmes. Le travail : une
malédiction que l'homme a transformée en
volupté. Oeuvrer de toutes ses forces pour le seul amour du
travail, tirer de la joie d'un effort qui ne mène
qu'à des accomplissements sans valeur, estimer qu'on ne peut
se réaliser autrement que par le labeur incessant —
voilà une chose révoltante et
incompréhensible. Le travail permanent et soutenu abrutit,
banalise et rend impersonnel. Le centre d'intérêt de
l'individu se déplace de son milieu subjectif vers une fade
objectivité ; l'homme se désintéresse alors de
son propre destin, de son évolution intérieure, pour
s'attacher à n'importe quoi : l'œuvre
véritable, qui devrait être une activité de
permanente transfiguration, est devenue un moyen
d'extériorisation qui lui fait quitter l'intime de son
être. Il est significatif que le travail en soit venu
à désigner une activité purement
extérieure : aussi l'homme ne s'y réalise-t-il pas
— il réalise.
Emil CIORAN
: Sur les cimes du désespoir